Cette question peut être posée au moment où nous sommes choqués par les images d'un nouveau conflit militaire...
Il faut en effet prendre conscience également de l'horreur de la guerre sociale menée par la classe dominante, comme je le rappelle dans mon livre S'engager dans la guerre des classes (p. 25) :
"Contrairement à la « violence bruyante » d’une société fasciste, la violence d’une société capitaliste est « de nature économique, donc moins facile à reconnaître, plus silencieuse, et non sanglante, car la faim tue elle aussi, mais sans faire couler de sang », écrivait Bertolt Brecht. Les conditions de travail (et de vie) difficiles ne sont pas sans conséquences sur la santé. Ainsi, en France, « les ouvriers vivent moins longtemps que les cadres et passent plus de temps qu’eux avec des incapacités et des handicaps ». Pierre Bourdieu rappelait également que « le prix du chômage, de la misère, de l’exploitation, de l’exclusion et de la déshumanisation se paie en souffrance, mais aussi en violence, qui peut être dirigée contre les autres et contre soi, avec l’alcoolisme, la drogue ou le suicide ».
Je rappellerai deux chiffres : en France, plus de 600 personnes meurent dans la rue chaque année et ce sont pas moins de 14000 personnes par an qui décèdent à cause du chômage...
Je pourrais également parler des victimes de la guerre de classes que sont les nombreux manifestants ayant subi la répression policière particulièrement brutale de ces dernières années (notamment les camarades Gilets Jaunes mutilés)...
Toute guerre militaire apporte son lot d’atrocités, mais également un flot de propagande venant du pouvoir qui appelle généralement à l'unité de la nation (on nous fait également le coup lorsqu'on déclare la guerre au terrorisme ou à un méchant virus) et à l'unité avec les nations alliées contre le "camp du mal", ce qui conduit précisément à nous faire oublier (ou accepter) la guerre sociale menée par ce même pouvoir contre les classes laborieuses !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire