Publications & Recherches

 



Livres

UNABOMBER. Une guerre contre la société industrielle, Raisons d'agir, 2025.

L'inhumanité. Serial killers & capitalisme, Raisons d'agir, 2024.

Combattre la domination. De la démystification à l'émancipation, manuscrit inédit, 2023. [En téléchargement gratuit sur z-library]

S'engager dans la guerre des classes, Raisons d'agir, 2021. 

Désaccords artistiques. Essai sur l'origine des désaccords politiques et esthétiques sur l'art, L'Harmattan (coll. Logiques sociales - sociologie de l'art), 2020.

La valeur des Beatles, Presses Universitaires de Rennes (coll. "Aesthetica"), 2016.  [En accès libre sur Open Edition]

Charles Ives. Naissance de la modernité musicale aux États-Unis, Aedam Musicae, 2017. [épuisé, en téléchargement gratuit sur z-library]

Un siècle de création musicale aux États-Unis. Histoire sociale des productions les plus originales du monde musical américain, de Charles Ives au minimalisme (1890-1990), Contrechamps, 2012. [Lire des extraits sur Open Edition]

Articles 

"La Constance de l'erreur : quelques idées-reçues sur les serial killers", Lundi matin, 2 juillet 2024.

"Les insurgés contre le culte de la beauté", Le Comptoir, 6 mai 2024.

"Un holocauste climatique provoqué par les riches et les puissants ?", Le Comptoir, 20 novembre 2023.

 "Le combat féministe désarmé par la réaction néolibérale ?", Lundi matin, 16 octobre 2023.

"Existe-t-il une police politique en France ?", Le Comptoir, 18 septembre 2023.

 "De Game of Thrones à Google : servir nos maîtres avec gratitude", Lundi matin, 11 septembre 2023.

 "Bourdieu à Hollywood : Les Évadés, un exemple de propagande sociologique", Le Comptoir, 15 septembre 2022.

« Montée en radicalité de la violence politique : le cas du 1er mai 2021 », AOC, 16 juin 2021. [disponible sur mon blog]

« La musique "répétitive" : une révolution conservatrice dans le monde musical savant américain ? », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n° 206-207 (« La culture, entre rationalisation et mondialisation »), mars 2015, p. 90-99. [une première version est disponible sur mon blog]

« L’internationalisation de la pratique du gamelan et la révolution conservatrice à la lumière du cas américain », Filigrane. Musique, esthétique, sciences, société, n° 5 (« Musique et globalisation »), mai 2007, p. 177-197. [disponible sur mon blog]

Interviews/entretiens


"La guerre des classes aura-t-elle lieu ?" (avec Faouzi Lellouche), QG-TV, 17 juin 2021.


Thèmes de recherche (du plus récent au plus ancien) 

Déclin des USA, retour à la nature et terrorisme 

Le néolibéralisme & la violence extrême. 

La propagande politique.

Les luttes sociales.

Le mouvement des Gilets jaunes. 

L'évaluation d'une œuvre d'art.   

La valeur politique de l'art. 

Le rôle des dominations (masculine, de classe et entre États) dans les conditions de possibilité de l'art (populaire/savant).

La genèse des dispositions (et compétences) des artistes (savants/populaires) célèbres.

 

Présentation des recherches

En 2014, j’ai soutenu à l’École des hautes études en sciences sociales une thèse de doctorat sous la direction de Jonathan Friedman. Ce dernier a fondé l’« anthropologie globale » (global anthropology), au début des années 1970, avec sa compagne Kajsa Ekholm Friedman. Cette discipline est au croisement du marxisme, de l’histoire de longue durée (F. Braudel) et de l’anthropologie sociale (C. Lévi-Strauss). Chaque objet (ou terrain) de recherche est resitué dans la perspective du système mondial (world system) et son évolution. Pour Friedman, il faut réviser les sciences sociales pour appréhender la nature globale de la reproduction sociale. J’ai proposé une application personnelle de cette nouvelle discipline en intégrant les acquis de la sociologie critique (P. Bourdieu), sans fermer la porte à certains travaux naturalistes (N. Chomsky).

Dans ma thèse de doctorat, je me suis intéressé au compositeur américain Charles Ives (1874-1954), considéré comme le père de la musique moderne américaine, dont l’œuvre est à la fois le fruit d’un contexte socio-historique particulier (montée en puissance des USA, l’enrichissement de la bourgeoisie permettant le développement des institutions musicales savantes aux Etats-Unis, etc.) et d’une trajectoire sociale singulière (père musicien expérimentateur, position marginale de Charles Ives dans le monde musical, etc.). Dans cette première étude, j’ai adopté une forme de réalisme esthétique (R. Pouivet)[1] : il s’agissait en effet de déterminer les conditions de possibilité d’une œuvre musicale jugée exceptionnelle par certains traits (nouveauté du langage musical ou des moyens d’expression). De même qu’il y a des innovations scientifiques, il y a bien des nouveautés musicales, qui sont le fruit de conditions sociales particulières. Autrement dit, une œuvre exceptionnelle est le produit de conditions socio-historiques exceptionnelles.

Mes travaux plus récents portent sur la violence extrême (meurtre en série et terrorisme). Une violence extrême, comme une œuvre musicale exceptionnelle, est le produit d’un contexte particulier et/ou d’une trajectoire sociale singulière. En l’occurrence, une situation de crise (possiblement liée au déclin d’un État dominant) augmente la probabilité de rencontrer ce type de trajectoire sociale exceptionnelle, conduisant certains individus à exercer une violence rare. J’ai de nouveau adopté une forme de réalisme, cette fois moral ou politique : une violence est jugée extrême lorsqu’elle présente des formes rares de mise en souffrance du corps d’autrui (tortures par exemple) ou de mise à mort d’autrui ; il s’agit donc à la fois d’un jugement scientifique (rareté des cas) et moral (crime jugé ignoble ou immoral) dont les effets sont jugés délétères d’un point de vue politique. Il s’agit en effet d’une revanche sociale que l’on peut juger réactionnaire, au sens où elle renforce les rapports de domination (masculine en premier lieu) et les institutions les plus répressives de nos sociétés contemporaines.

Dans la même perspective, on peut aussi étudier les conditions de production de musiques jugées réactionnaires (comme la « musique répétitive »), qui ont pour particularité de mettre en question l’autonomie de la musique savante moderne et de renforcer la domination des institutions les plus conservatrices du champ musical (monde académique et industries culturelles). Plus généralement, une action (qui peut être politique) est considérée comme réactionnaire lorsqu’elle rend la société plus injuste, violente ou inégalitaire. A l’inverse une action progressiste rend la société plus juste et plus vivable. Par exemple, un mouvement politique est progressiste lorsqu’il améliore les droits ou les conditions de vie des dominés. Ce fut le cas du mouvement des Gilets jaunes (étudié dans mon livre S’engager dans la guerre des classes) qui a imposé des mesures redistributives, en plus de l’annulation d’une taxe qui aurait pénalisé les plus pauvres qui n’ont pas d’autre choix que d’utiliser une voiture.



[1] Sans ignorer les acquis de la sociologie constructiviste s’intéressant exclusivement à la réception des œuvres musicales (refusant d’étudier les œuvres elles-mêmes), le réalisme esthétique défend que certains jugements esthétiques peuvent être objectifs et la sélection des œuvres et des compositeurs moins arbitraire qu’on ne le laisse entendre. La musicologie a fait beaucoup de progrès, la connaissance du contexte et des productions moins valorisées à l’époque est beaucoup plus large, cependant les grandes figures de la musique restent peu ou prou les mêmes, les grands novateurs sont bien identifiés.






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire